Requiem

J’comprends plus les gens qui trainent sur les écrans
J’me couche plus tôt que quand j’avais huit ans
J’ai déjà passé une journée de merde
J’veux pas en prime une soirée de merde
J’sais pas ce qui m’prends
J’sais pas ce qui m’prends
Qu’est-ce qu’il m’arrive
Qu’est-ce qu’il m’arrive
Six heures du mat’ c’est moi qui lève le coq
Si c’est trop tôt, j’tire un coup sur les breloques
Grace au sommeil je raccourcis le temps
Sans faire de peine à ma maman
J’suis plus insomniaque depuis ma dépression

Frontière

Je me ruais à cent à l’heure vers la frontière
En respirant l’odeur aride de la poussière
D’un nez que je m’étais coincé dans le guidon
C’est quand je la vis qu’j’ai compris qu’elle était bidon
Donc les mètres de devant valent bien ceux de derrière
Il parait qu’à gauche et à droite y’a l’paysage
Visiblement mes lunettes m’chevauchent pas le visage
Alors je laisse la bécane dans ses ornières

Jeune tacon né en eau claire
L’âge venu de se déployer
Hors de son berceau étriqué
Dévale les canaux ferroviaires

L’ignorant largue les amarres
Combien d’embuches sur le chemin
D’écluses sur les voies du train
De coups de sabot dans la marre

Achevant enfin le voyage
Le saumon s’arme de courage
Se met à nu comme un vairon

Les courants lui caressent le dos
Alors il étire son aileron
Et vide son bonheur dans les flots

Je fais tourner la pyramide de Maslow
Comme un trépan que j’accouple à mon cerveau
J’arrache les côtes qui protégeaient mon cœur
Et les retourne sur lui, les plante avec ardeur

Le jour où j’ai posé mes yeux sur la frontière
Je l’ai franchie, alors il n’y a plus rien à faire
En ce bas-monde puisque ma vie je la dédiais
À ce seul objectif sans penser à l’après

Posé dessus se trouvait un frigo bouddhique
Qui du zéro absolu dégage la sécheresse
Pas de cryogénie, plutôt être pathétique

J’suis un peu grana et j’y pensais pas
Parce qu’j’avais un truc à courir derrière
J’bossais plus que ceux qui veulent faire carrière
J’crois qu’j’suis perdu, y m’faudrait un sherpa

Le grana comme le hamster doit courir
Parce que sinon il engraisse et explose
Or la roue dévissée fonce à la névrose
Moi c’est les deux: le hamster va mourir

Donc j’tente un truc: la vie de normie
Je m’inscris au sport, je vois des amis
Un road-trip histoire d’être instagrammable

Ô mon mètre je dois te laisser
Tu m’as vu me dresser sur mes pieds
Chancelants, puis trouver l’équilibre
Maintenant que je marche en grands cercles
Je ressens un besoin de grand air
Je suis las de mes lentes arabesques
Que je trace autour de chez toi

Regarde-moi ! Vois comme mes ailes sont larges
Quand je peux les étendre. Je vais les tremper
Dans le bleu. Et enfin je pourrais estamper
Le tableau de ma liberté, dans mon sillage

Nouvelle Orthographe Phonologique

Le présent document est une tentative de simplification de l’orthographe du français. Contrairement à la majorité des grands principes et des justifications linguistiques, de façon à minimiser les décisions arbitraires.

Bien que l’exercice ait été amusant, le résultat est bien trop radical pour avoir une quelconque chance d’adoption. Si vous cherchez quelque chose de plus réaliste, mais néanmoins basé sur une réalité linguistique, je ne saurais trop vous recommander Érofa.

Il n’y a rien de plus beau qu’une placide montagne
Qui se laisse gravir et soumet son sommet
Aux assauts dérisoires d’une puce excitée
L’alpiniste fougueux croit pouvoir la dompter
Ses poumons sont à vif, et pourtant il exulte
Plus ça va plus il sent la montée en pression
Puis soudain: oui, ça y est ! Le climax ! Il culmine !
Haletant et groggy il s’affaisse dans la neige

La semaine dernière pendant l’apéro
Je contais à mes potes à peu près en ces termes
La rencontre étonnante que je fis le matin:

« J’étais sur la place, c’est jour de marché
Comme d’accoutumée, d’abord je passe
Au boucher, et ensuite aux légumes et là
Je tourne le coin et devant moi, que vois-je ?
Une zébresse !
Vous allez me dire, ça tourne pas rond dans ma tête
Mais elle servait les clients, je vous jure !
Alors, je m’avance. Mais là je remarque:
Justement, que les autres remarquent nullement
Pendant qu’elle me sert, je l’observe un peu
D’emblée, elle est belle: un port cavalier
Sous une crinière d’un noir éclatant
Lancée avec grâce sur son encolure
Flattée par les tons de sa robe bichrome
Je peux la décrire des oreilles à la croupe
Le moindre détail est un ravissement
Veuillez accepter mes excuses, j’arrête
Tout net. Car voilà donc l’objet du propos:
Jamais, je dis bien que jamais, j’ai perçu
Pareille tristesse au creux d’un regard
Pas contre moi, bout de cristal. Ni dégun
Du monde restait qu’un regard omniscient
Traçant dans le vide, un nombre infini
De rayons noirs et blancs »

Pourquoi l’amour est rose:
La violence du rouge
Adoucie dans le blanc

Le parapluie protège de la pluie
Mais la capuche le fait aussi

Le parapluie occupe une main
De ceux qui peuvent les avoir libres

En dessous de sa rotonde, il y a souvent
Un flâneur qui y arpente ses degrés

Qu’un coup de vent le lui arrache
Notre promeneur sera trempé

Mais s’il l’agrippe d’une forte poigne
Il rentrera tulipe au bras

Je me suis assoupi dans le lit d’une rivière
J’ai laissé le courant me porter doucement
Les lauriers en passant me drapaient de leurs feuilles

Je me suis endormi à trop faire la planche
C’était si agréable car les flots s’échauffaient
Tout le long, tout le long de ma lente dérive

Je me suis réveillé au milieu de la mer
Impossible de voir d’un côté quel qu’il soit
Et j’oublie peu à peu les contours du phare
Car mon rêve vaseux se dilue dans les eaux

Je couche sur papier les ïambes
Les fait sortir pied par pied
Puis vers par vers avec méthode
Parfaitement placées de sorte
Que les saccades symétriques
Pourraient sortir d’une imprimante

Outre-Manche, outre-Rhin
Après les Alpes, les Pyrénées
Les poètes clos derrière les barres
De leur asile rythmique
Se sont, d’apotemnophilie,
Mutilés. Pitié ! Gâchis !
Car moi, dont la langue plate
Incapable, malhabile
Qui ne pouvait reproduire
La subtilité de leurs baisers
Je les avais beaucoup enviés

Si tu me coupes la parole
C’est pour pas qu’j’use ma salive

Si tu me grilles la prio
C’est parce que, derrière toi
Sur la banquette, ta femme accouche

Si tu ignores mes bonjours
C’est que tu es dur de la feuille

Si c’est ton pote que tu promeus
C’est parce qu’il est qualifié

Copium.

Si mes corn flakes disparaissent
C’est pour m’aider, dans mon régime

Si tu envoies tes vieux mégots
D’un geste expert dans mon jardin
C’est de l’engrais pour les dahlias

Quelle bizarre petite montagne de terre
Dressée dans mon calme gazon, lissement dénudée

Les taupes de fer s’en furent, jamais ne revinrent
Alors tu te trouves sans sœur, tu souffres d’ennui

Considère ceci: au sein d’un massif tes reliefs
Seraient monotones. Ici, tu dessines la plaine

À chaque fois c’est la même chose
T’outrage ton entourage
Ensuite plaide être gauche

Sincère, tu l’es sans un doute
Enfin, qu’importe dans le fond
Qui cancane ? Un canard
Qui coasse ? Un crapaud

Je t’invite à midi, tu te pointes à treize heures
Déjeunons samedi, sur le coup de onze heures

Nouvelle tentative
Mes doigts crispés composent
La peur me prend au ventre
La musique d’ascenseur
Je ne l’entends pas
Je vis l’enfer infini
Ça décroche

Support Décathlon bonjour, que puis-je faire pour vous ?

Je présente alors ma demande
Et dans la voix de mon interlocuteur se lit clair la surprise
En dépit de l’interloquement que provoque la si ridicule requête
Le jeune homme patient, poliment me questionne afin de comprendre la source de ma confusion
Et avec bienveillance m’apprend qu’ici à Décathlon on ne vend pas de mangues

Le dentiste est payant
Soixante-dix pourcents sont remboursés
Si je n’ai rien les trente sont gâchés
Je n’ai rien, que mes dents
De jolis jetons blancs

Lors de la fête du roi, s’empanache l’entière rue
Chaque maison de l’endroit, de orange vêtue
Chaque ? Non, pas celle d’Eefke
Elle, la plus patriote de son voisinage, honore sa terre
Par l’économie de l’étendard

Up2, a NanoStation game

A while ago, I received an odd little piece of hardware in the mail.

NanoStation

It was a birthday present from my friend NanoStation. Along with it was a letter. Florian challenged me to make a game for it.

I knew that the hardware was very limited and I wanted to see how much I could push it. So, I decided to make a platformer – …okay, the truth is, it was actually because I love platformers!
I brainstormed some ideas with another friend. Then I started working on the game.
Unfortunately, it was around the time I moved to the Netherlands, and I did not finish it. But this summer, I went back to it and finished the damn thing!

Hiding properties in JS... for real

Sometimes, you want to hide the property of an object1. Probably you are a library author and you are afraid that:

  • your users will see it and attempt to use it
  • your users will try to enumerate over it although it might not make sense

So here is what you do:

const protectedObj = Object.defineProperty({}, 'foo', {
	enumerable: false,
	configurable: false,
	writable: false,
	value: 'hi there'
});
console.log(protectedObj.foo); // 'hi there'
console.log(Object.keys(protectedObj)); // []

Mission accomplished!
Well, nope, of course not.

WundrBar review

WundrBars were created to provide the same things as their powder counterpart, in a more convenient format.

Before you read this article, you should know that Queal contacted me to ask me if I wanted to review the WundrBars. Because I’m interested in trying out soylent-likes, I gladly accepted, and they sent me some (thanks Laurens!). I’ll try not to be biased though.

wundrbar
wundrbar

Shipping and packaging

Less than a week. Very fast!

Jake review

Jake is a Soylent-like manufactured in the Netherlands (like many of them it seems!).
It’s the first one I bought because unlike most of their competitors you can order only one meal, which is perfect to try it out.

Shipping

It took about a month to arrive. At some point, after waiting a few weeks, I was so eager to try a Soylent-like that I ordered some from a competitor, and it actually arrived before.

WebRTC: the future of web games

At some point in JumpSuit’s development I realized it was impossible to create the game we envisioned: WebSockets are just too slow, because they sit on top of TCP.

While it is possible to write moderately fast-paced games with them, such as the enormously successful Slither.io, if you need low-latency, WebSockets won’t cut it.

So I started looking for alternatives.

WebRTC is currently the only way a browser can exchange with the outside world in UDP-like fashion – disregarding Flash. While it is fairly recent, browser support is decent enough that Facebook Messenger, Skype and Google Hangouts started using it, to only name a few.

Queal

Soylent is something I’ve wanted to try for a while, but I only got around to it recently (mostly because I don’t live with my parents anymore).

Basically, it’s a powder you blend with water. And BAM, here is your meal.

Unfortunately, Soylent is not available in Europe. However, there are plenty of alternatives!
In this series of blog posts, I will try as many as possible - well, not the shady or expensive ones. At the time I write this, I have already tried 3 brands.

Hoisting in JavaScript

This behavior can surprise beginners to JavaScript, and also, I admit, people like me who learned JavaScript by doing.
So what is hoisting about? Concisely put, it means that every variable declared in a scope is actually declared when entering the scope, no matter where you choose to put the declaration.

In the following examples I’m going to create a function to define a scope, but this can be applied to every scope, the global scope, a scope you define with { and }, etc.

SMS Watchdog

My mobile carrier offers access to an API that can send SMS to its users. With systemd’s timers, I have been able to make a script that warns me when the load on my server is too high!
Basically, timers work by stating a service repeatedly; which in turn starts a script in this case.
This shell script is responsible for checking the load and sending a SMS. Of course, you can have it send you a mail too. Or tweet it, or whatever - sky’s the limit.

Mon projet d'ISN : Mario Kombat

Lors de ma dernière année de lycée, dans le cadre de l’option ISN, j’ai réalisé en groupe un projet sur lequel nous avons été notés au Bac (j’ai eu 20/20). À la fin de l’année nous devons rendre un dossier papier, que voici. Je le poste ici car il y a des choses intéressantes dans ce projet (les trucs sur la reliabilité), et de plus il peut sans doute aider les futurs lycéens à s’en inspirer pour structurer leur dossier.

A virtual webcam

There are a lot of fun things you can do with Linux. What I propose you today is to stream an arbitrary video as if it were your webcam and microphone output.

I’d like to thank the last missing piece of this little experiment!

Setup a virtual webcam

First, install v4l2loopback. It’s a kernel module for Linux we will use to create a virtual webcam.

Privilege escalation with setuid

What are setuid and setgid?

When applied on executable (and shell scripts if it’s not disabled), setuid is a mechanism in UNIX systems to allow an user to execute a program with the owner’s permissions. Setguid is the same principle, but we get the group permission instead of the user’s.
If you want too know more about it or setgid (that we won’t use), read the Wikipedia article.

In this article we will create a C program we will run as a normal user, and thanks to setuid it will spawn for us a shell (as root!).

Hyphens in UNIX filenames

Today I discovered an interesting UNIX design flaw. UNIX deals badly with files starting with -. Let’s mess around!

Warning: do like me, create a new directory and cd into it.

$ mkdir tests && cd tests
$ touch -r
touch: usage: touch [-alm] [-t time_t] <file>

Okay, so I can’t create a file starting with a -, because touch thinks it’s an argument. There are several ways around to create this file: